Une créche tout en vert, ça fait toute la différence
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Digue Dondaines… la nouvelle crèche a ouvert ses portes à St Maurice Pellevoisin il y a une semaine.

A un an et demi de ce mandat municipal, et suite au récent sommet de l’ONU sur le climat, c’est aussi l’occasion de rappeler à  quoi sert un(e) élu(e) vert(e) dans une majorité, à fortiori en charge d’une délégation à  priori non estampillée « écolo ».

Lise Daleux, élue Verte à  Lille, en charge des « modes de garde, de la parentalité, et de l’aménagement des temps » apporte une réponse intéressante. Elle a, dés le départ, choisi d’envisager toute sa délégation sous un angle écologique. Sur ces sujets, la méthode est particulièrement importante, car autrement, à  se focaliser uniquement sur le besoin de places en crèches, on peut facilement céder à  une logique gestionnaire. Augmenter l’offre non lucrative à  Lille est primordiale (la demande est forte); elle ne doit pas pour autant se réaliser au détriment de la qualité et d’une réflexion globale sur les besoins futurs.

L’élue Verte a identifié deux aspects de sa délégation qui sont, chacun pour des raisons différentes, des champs prioritaires de développement durable :

  • d’une part ce qui procède des infrastructures (construction et rénovation d’espaces d’accueil)
  • d’autres part ce qui relève des services (relations familiales et sociales)

On a facilement tendance à considérer ces deux champs séparément. Lise Daleux insiste, elle, sur la nécessité d’articuler les lieux et les usages. Pour un élu, cela a notamment des effets sur sa relation avec les services municipaux. Le développement durable devient une approche à part entière au sein des services de la Petite Enfance, qui a son mot dire sur les aspects techniques des bâtiments. De même Lise Daleux est amenée à travailler aussi bien avec les services des achats, d’urbanisme ou du développement durable.

Une politique de la petite enfance « copenhaguo-compatible »

Comment cela se traduit-il ? En terme de bâtiments, cela concerne la qualité environnementale de la construction ou de la rénovation (efficacité énergétique, choix des matériaux, lumière naturelle privilégiée…). Sont impliquées totalement ou dans une certaine mesure le centre d’accueil de Vauban, la nouvelle crèche Digue Dondaines de St Maurice Pellevoisin, les futurs espaces de Magenta Fombelle, et à plus long terme de la Porte de Valenciennes.

Pour les bâtiments, cela concerne aussi la possibilité laissée aux personnels des crèches d’être partie prenante de certains choix. Par exemple, il arrive très souvent que dans des équipements municipaux les agents n’ont pas la maîtrise sur la température des pièces, le chauffage se réglant à distance par une structure spécialisée. Cela n’a l’air de rien, mais faire changer ces pratiques demande non seulement des réglages techniques, mais surtout beaucoup de rencontres, et de changement d’habitudes. Ce chantier-là est en cours en lien avec Philippe Tostain élu Vert en charge de la gestion technique des bâtiments, et qui réunit le délégataire du chauffage à Lille Dalkia ainsi que les différents services municipaux concernés.

L’efficacité énergétique des bâtiments, si essentielle à  comme réponse au changement climatique, tient donc non seulement à  une qualité technique franchement améliorée, mais tout autant sinon plus à  l’assimilation par tous de nouveaux critères écologiques.

Créer des environnements sains

Tout aussi « copenhaguo-compatible » sera le choix de proposer aux enfants des crèches une nourriture bio (l’agriculture biologique étant beaucoup moins consommatrice d’énergie). Lise Daleux insiste sur le fait que les crèches représentent une bonne échelle (500 repas / jour) pour commencer à mettre en œuvre les 50 % de bio promis d’ici la fin du mandat pour la restauration scolaire. Cette échelle a valeur de test, car il ne suffit pas de décréter le passage au bio dans les cantines : encore faut-il que les appels d’offre puissent être satisfaits !

Plus généralement, l’offre bio pour les tout-petits contribue surtout à  l’apport d’aliments très sains dés le plus jeune age et dans le même temps à la sensibilisation des parents, particulièrement attentifs aux conditions d’accueil de leurs très jeunes enfants.

Par ailleurs, il convient évidemment de s’intéresser aussi à  l’environnement général des bambins. A ce titre, une attention particulière est portée à la qualité de l’air et aux éventuels polluants intérieurs. En ce sens, il est prévu de modifier l’acquisition de mobilier et d’articles de puériculture en inscrivant dans les commandes une exigence de critères environnementaux (couches bio, peintures de qualité, limitation des composants, etc…).

… en adoptant une démarche transversale

Il est vrai que la délégation attribuée à  Lise Daleux se prête bien à  une articulation entre les choix d’investissements et l’évolution des comportements. N’empêche… mieux vaut avoir de fortes convictions pour savoir concilier ces deux aspects, en les déclinant à la fois comme une solution aux attentes des familles, et comme des réponses à  la crise environnementale. Il faut dire aussi que cette délégation était déjà  portée par une élue Verte dans le mandat précédent. Stéphanie Bocquet s’était attelée au besoin criant de la demande, en insistant sur les démarches qualitatives, avait crée les conseils de crèches, lancé le projet HQE de Vauban Littré (inauguré en juin 2009).

Sur ce terrain, Lise Daleux renforce encore l’approche écologiste pour que la ville propose des lieux doublement exemplaires : envers les enfants et pour les parents ainsi sensibilisés.

Ce n’est ainsi pas un hasard si la question de l’efficacité énergétique a été inscrite à l’ordre du jour de la réunion des conseils des crèches le samedi 12 décembre dernier, qui réunissait professionnels, représentants des parents et de la mairie. On doit y voir le signe d’une prise de conscience globale bienvenue, puisqu’il s’agit non seulement du confort actuel de nos enfants, mais bien du sort réservé aux générations futures.