Compte rendu de la DécouVerte du samedi 23 janvier 2016
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De Capinghem à Lomme, d’Humanicité au Parc Urbain et à l’Ecole du cirque.


Avant de commencer la découVerte, un peu d’histoire locale sur la plaine du Grand But de Lomme.

La station St Philibert est  le terminus de la ligne 2 du nom de l’hôpital attenant qui est ouvert dans la plaine  du Grand But en 1977. L’idée d’un métro avait germé quelques années auparavant  et un réseau  de 4 lignes était initialement prévu  par la Communauté Urbaine et son président, le bouillant maire de Lomme Arthur NOTEBART dont il est prévu de célébrer le souvenir lors d’un prochain changement de nom pour la station Lomme-Lambersart.

Au milieu des champs de céréales, pommes de terre et betteraves une drève menait au  château d’Isenghien, qui va devenir KINEPOLIS. Entre 1970 et 1976 ,  la municipalité  souhaite s’étendre et établir un  nouveau quartier non loin du parc urbain.  Le groupe d’immeubles collectifs des Arbres est construit, on ouvre une nouvelle école mais le maire souhaite préserver le patrimoine existant et  la place de l’église du Bourg est repavée et requalifiée, en 1978. Le rappel historique dans ce quartier se poursuit  dans l’actuelle station de métro du Bourg  par une exposition des photos du siècle dernier montrant une avenue de Dunkerque exempte de toute circulation où les habitants prennent la pose au milieu de la chaussée où passe un  troupeau de moutons.
En 1980,  les premiers ouvrages d’arts de la rocade NO sortent de terre et le chantier du nouveau parc urbain est décidé. Le maire aime  poser dans le sillage des engins qui bouleversent la plaine. La rocade achevée, Euromarché qui deviendra Carrefour peut enfin s’installer face à l’hôpital et se mesurer à la marque frappée de l’ oiseau rouge d’Englos !

Le parc d’attractions LILLOM, contraction des futures villes associées  ouvre en 1985 et on y élit la Miss locale  de l’année. Cependant l’entreprise n’arrive pas à atteindre la rentabilité, vivotera deux  années avant d’être revendue pour fermer définitivement en 1988. IKEA installe son premier magasin en région du Nord  en 1989 et la station de métro St Philibert devient  opérationnelle, l’année suivante. La clinique de La Mitterie s’ouvre rue Defrenne et la ferme Béharel,  future ferme pédagogique est acquise par la municipalité.  C’est également à cette époque que commencent en ville les cours de l’Ecole du Cirque qui rejoindra en 1993 le château-fort de l’ancien parc d’attraction près de l’étang.
1996 voit l’ouverture du complexe cinématographique de la société Bert et Claeys, entreprise familiale belge qui gérait un petit cinéma à Harelbeke et possède à présent plus  46 complexes en Belgique, France, Espagne, Suisse et Pologne. Cet accueil des grand groupes financiers  n’est pas toujours bien compris par les administrés et Yves Durand communique beaucoup sur l’utilisation des loyers pour financer les  bourses des étudiants de la commune.

C’est également l’ouverture de la Ferme Educative, des jardins familiaux puis du club canin en 1997. Autour du  centre commercial et du complexe multi-salles, une trentaine d’enseignes viennent s’installer bientôt rejointes par des chaines d’hôtels bon marché , un magasin de sports et des salles d’activités sportives.
Le parc urbain résiste à la pression exercée par les enseignes présentes pour s’agrandir, cependant  la zone « ludique et marchande » n’est accessible qu’aux voitures et une étude est confiée à la SOPIC en vue de la requalifier, et la rendre plus accueillante aux piétons, handicapés et cyclistes.

L’hôpital St Philibert et le nouveau quartier d’Humanicité….

Les participants, guidés par Robert Herman et Vincent Dhélin, découvrent les abords de la station de métro terminant la ligne 2 et il est remarqué que les lignes du métro communautaire semblent rejoindre les hôpitaux entre eux. A la différence des maladreries du moyen-âge  où les pestiférés étaient éloignés du centre de la ville, l’hôpital va être le déclencheur d’une nouvelle expansion urbaine et ici même, d’un éco-quartier. En effet à partir de l’hôpital, et des besoins d’implantation de divers organismes dispensant des soins  dans des structures répondant à des normes nouvelles,  l’université privée va être amenée à conduire le plan d’aménagement des établissement de soins et des quartiers d’habitation attenants.

Une maison d’église multi-fonctions

Le premier arrêt se fera à la maison d’Eglise  Marthe et Marie qui occupe l’entrée du site au rez-de-chaussée : un espace-accueil bienvenu dans ce quartier en devenir qui propose des activités telles un café littéraire, du qi gong, tricot, peintures et perles, un dépôt-vente de librairie en partenariat avec une librairie lilloise spécialisée, une grande salle de 300 places destinée à accueillir des manifestations diverses.
à l’étage : une salle de réunion de 19 places, une chapelle de 170 places pour le recueillement, la prière et les célébrations liturgiques. Une présence de prière y est assurée par les Soeurs de la Fraternité Oecuménique voisine. Une mezzanine permet aux patients de la Maison Médicale Jean XXIII ainsi qu’à leurs familles de participer aux offices. Cette dernière dont le coeur de métier est le soin palliatif depuis 46 ans a quitté Frelinghien pour trouver à Lomme des locaux neufs et une capacité d’accueil étendue.

Les visiteurs longent ensuite le centre d’accueil médicalisé « Hélène Borel » qui dispose de 64 lits pour personnes lourdement handicapées, (l’Association Centre Hélène Borel née de la volonté d’un groupe de personnes (de Lille et sa région), sensibilisées à ce qui se fait en Angleterre pour les patients atteints de sclérose en plaques, et souhaitant reproduire un modèle similaire en France) le nom de l’association est celui de l’épouse du fondateur décédée peu avant l’ouverture du centre de Raimbeaucourt dans le Douaisis. Malheureusement, on peut noter les grandes difficultés rencontrées par les personnes en fauteuil roulant pour se déplacer dans le quartier : pour sortir de la station de métro, pour se déplacer sur les trottoirs exigus souvent colonisés par des voitures ne trouvant pas à se garer, pour se rendre au centre commercial ou encore rejoindre le parc Urbain et le Centre Régional des Arts du Cirque.
La promenade se poursuit le long de Prévenlys, centre de prévention financé par les caisses de retraites Agirc –Arrco et qui propose des bilans individuels et des ateliers de santé à l’intention des seniors.

Une fois le panneau d’entrée de ville de Capinghem une fois franchi, Vincent Dhélin évoque le problème de l’enclavement de ce nouveau quartier éloigné du centre de Capinghem dont il est séparé par des friches et des champs. En effet la nouvelle municipalité dernièrement élue a refusé de  poursuivre l’urbanisation de ce secteur mais aussi de financer une voirie douce pour relier cette partie de la ville à la mairie et à ses établissements scolaires.

Le groupe s’arrête devant  le foyer d’accueil médicalisé de l’ ABEJ  ( Association Baptiste pour l’Entraide et la Jeunesse) qui dispose également de 36 studios à l’intention des sans domicile fixe. L’annonce de la venue cette association avait fédéré  l’opposition de certains riverains lommois et capinghemois au projet  et  la présence de sdf conjointement à  celle des fauteuils roulants était censée donner  au site, un aspect de « cour des miracles ». en fait, l’établissement  et ses occupants a rapidement trouvé sa place dans le paysage.
Au passage il est remarqué l’espace restreint réservé aux piétons sur la voirie et l’impossibilité de traverser les jardins des différents îlots d’habitation ou d’unités de soins .
Mention est faite au passage devant leur bâtiment, des Ateliers d’Humanicité organisés par l’université catholique afin de faire participer habitants, patients et professionnels de la santé à la vie du nouveau quartier; les habitants des appartements sont à 98% locataires et la taille actuelle relativement petite des logements proposés ne favorise pas leur maintien dans le quartier et semblent freiner  leur implication dans la vie de ce dernier.
Face à la mairie de Capinghem, au-delà des champs fraîchement labourés est évoquée la prolongation de la voie  vers la mairie et croisée l’unique cellule commerciale du quartier: le salon de coiffure attenant à l’Ehpad St François de Sales. En effet, la proximité du centre commercial et le nombre d’habitants pour le moment relativement restreint ( moins de 2000) ne favorisent pas l’arrivée de nouveaux commerces de proximité.

L’Ehpad Saint-François-de-Sales accueille quatre-vingt-deux personnes dont la moitié atteintes de surdité de naissance.
Le groupe remonte la rue du Tournebride et longe une résidence pour seniors en construction puis  l’école IF Santé qui forme aide-soignant(e)s infirmier(e)s, sages-femmes et cadres de santé soit plus de 600 étudiants.
La visite du quartier s’achève dans le parking relais de Transpole qui peut accueillir 330 véhicules et qui est complet chaque matin à partir de 8:00, un garage à vélos de 30 places est également disponible.
La traversée de la rue du Grand But afin de rejoindre le chemin paysager menant au Parc Urbain se passe sans problème en cette heure de samedi après-midi mais peut s’avérer très  dangereuse pour le piéton en période de pointe du trafic.

A travers le parking peu accueillant du Centre Commercial

La ferme de la Vie Devant soi est laissée sur la gauche :  en 2004, la famille Torck  (groupe Camaieu) choisit d’allouer une somme pour promouvoir un projet à but non lucratif apportant une réponse à des personnes en marge de la société. Leur attention se tourne plus particulièrement vers des personnes en situation de handicap après un accident de la route . Un représentant de la famille porte ce projet dans la prospection, la conception et la mise en œuvre. L’association est née de cette rencontre en juin 2005. Son objet est de créer un lieu de vie et de projets pour des personnes cérébro-lésées, suite à un traumatisme crânien ou suite à d’autres causes comme un AVC.

Le groupe s’arrête à présent face aux bâtiments du campus Véolia et de la chaudière biomasse qui apporte le chauffage urbain au nouveau quartier. La petite cité pédagogique lommoise regroupe des équipements utilisés par le groupe. Dans la halle technique, force brûleurs emplissent toute une salle. Un peu plus loin, un banc de démonstration du cycle frigorifique voisine avec un panneau solaire, dont une maquette sur roulette peut être déplacée à l’extérieur. Une station d’épuration complète est utilisée à des fins pédagogiques et, dans la chaufferie biomasse, une chaudière au centième répond aux mêmes usages.
Côté bois, Véolia a créé sa propre filière, qui consomme 5 000 tonnes par an (bois de récupération, bois d’élagage…). Elle a ainsi volontiers pris possession des chutes végétales issues du récent et sévère élagage des talus de la rocade Nord-Ouest. Enfin, le campus, qui forme à 17 diplômes et espère ajouter, à la rentrée, celui de la stérilisation en milieu hospitalier, éduque ses chauffeurs à l’écoconduite, simulateur à l’appui.

Le parking est atteint par le groupe des visiteurs et c’est l’occasion d’annoncer sa cession dernière par les villes associées aux enseignes opérant sur la zone.

La Parc Urbain et l’école du cirque, havres de paix au bord d’une zone commerciale

Le Parc Urbain s’offre à présent aux visiteurs : son intérêt paysager et naturel est qu’il présente une variété de milieux, de nombreuses zones boisées , des plans d’eau , le tout sillonné par deux sentiers pédestres qui font découvrir cette diversité aux visiteurs : pêche, école du cirque, la zone de pique-nique, découverte de la faune et de la flore et des espaces nouvellement aménagés pour  la marche nordique et de parcours sportifs. Son seul problème est de ne pas être connu des lillois et des lommois et parce que situé à l’écart des habitations et au-delà d’une  zone commerciale à l’architecture paysagère datée et vieillissante.

Le groupe pénètre enfin dans la cour de l’Ecole du Cirque et est accueilli par le Président de l’association de gestion « Et vous trouvez cela drôle » qui brosse un petit historique du lieu et de l’école :
1990 Quatre passionnés de cirque dont Pascal Croain, formateur sportif et Christophe Crampette, instituteur, créent l’association “Et vous trouvez ça drôle – Les Ateliers du cirque”.
1992 Une petite salle est mise à leur disposition par la mairie de Lomme pour proposer des ateliers de formation aux arts ducirque pour une soixantaine d’enfants et adultes. Bernard Séname, adjoint au maire de Lomme chargé des Affaires Culturelles et Arlette Gruss en sont les parrains.
1993 L’association crée à Lomme le 1er Festival international de clowns.
1998  Une nouvelle étape est franchie avec l’installation sur le site du parc Urbain de Lomme. L’association dispose là d’une structure unique en France regroupant 3 salles d’enseignement, des bureaux, un chapiteau permanent de 400 places, un espace caravanes et chapiteaux.
2000 Le Centre des arts du cirque accueille sa première promotion d’élèves en formation professionnelle aux métiers des arts du cirque.
2001 Il devient le 1er Centre de formation de loisirs aux arts du cirque en France grâce à 950 adhérents, 50 cours hebdomadaires et 25 formateurs. Le Centre des arts du cirque accueille les 29/30 juin et 1er juillet 2001 les 1ères Rencontres Nationales des Ecoles de Cirque : 30 écoles venant de toute la France, 250 jeunes de 8 à 25 ans, 3 spectacles ouverts au public.
2002 Dans le cadre de sa programmation annuelle, le Centre accueille une trentaine de spectacles dont Les Bleus de Travail, La Famille Morallès et Gosh.
2004 Le Centre des arts du cirque accueille du 24 au 27 juin 2004 les Premières Rencontres Nationales et Européennes des Ecoles de Cirque dans le cadre de Lille 2004 et coproduit également avec Lille 2004 Rushs, le nouveau spectacle de la Cie de l’Ebauchoir.
2005 Création au Centre régional des arts du cirque de Laissez porter, première création de la cie XY é avec 4 étudiants de la formation professionnelle du CRAC et deux professeurs. Le succès de ce premier spectacle sera suivi du Grand C et Il n’est pas encore minuit qui réuniront des douzaines d’anciens étudiants du CRAC.Le Fardeau, studio de création 2004, piste d’or à la Piste aux Espoirs de Tournai.
2007 Le Fardeau, studio de création 2004, Médaille d’argent au Festival Mondial du Cirque de Demain de Paris.
2008 Mise en place du BJJEPS activités du cirque.
2009 Antoine Tyrion et Aurore Liotard : médailles d’argent au Festival Mondial du Cirque de Demain et médaille d’or au Festival de Moscou.
2010  Signature de la convention  ERPAC (Etablissement Régional pour la Pédagogie des Arts du Cirque) avec la Fédération Française des Ecoles de Cirque.
2010/2011 Début du partenariat médical entre le Centre régional, l’école d’ostéopathie du CHR, Florence Delahousse et Bechir Boudjemaa en ce qui concerne les formations artistiques.
2012 Ouverture d’un nouveau créneau : les seniors.
2013 Soirée de soutien à la Cie Le Fardeau suite au vol de « La machine », objet phare de leur dernière création. En décembre, Simon Heulle, élève du CRAC remporte l’émission »La France a un incroyable talent » grâce à ses prestations au mât chinois.
2014  Le Centre de documentation des arts du cirque migre dans « La roulotte » fraîchement installée sur le site.
2014/2015  Mise en place du projet « roulottes-musées », en partenariat avec le musée du cirque La Gardine, à Wasquehal

La visite s’achève par un moment de convivialité sous le chapiteau  autour d’un vin chaud revigorant gracieusement  offert par nos hôtes.