Une économie solidaire au plus prés des quartiers
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Christiane Bouchart est intervenue en conseil municipal le 14 octobre pour rappeler les orientations du plan local de développement de l’économie sociale et solidaire, à  travers deux exemples : la création d’une conserverie à  Saint Maurice et la labellisation de Lille Sud Insertion en régie de quartier.

Au delà  de ces exemples, les autoentrepreneurs comme les acteurs associatifs, dans les domaines de la petite enfance, de la culture, de la solidarité, du service à  la personne sont notamment concernés par ce plan de développement.

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Madame le Maire, Mes chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Avec les deux délibérations que je présente ce soir je souhaite rappeler les principaux objectifs que le Plan local de développement de l’économie sociale et solidaire (2011-2015) s’est assigné et que j’ai eu le plaisir de vous présenter en mai dernier.

Une conserverie à  Saint Maurice Pellevoisin

La première délibération appuie la création d’une conserverie par le Service Civil International. Cette activité vient diversifier les activités d’insertion de cette association qui intervient dans le domaine du bâtiment mais également du maraichage biologique. La conserverie se situe dans le prolongement du maraîchage et donne une réponse qualitative à  la surproduction de légumes durant l’été. Le projet permet la création de 6 emplois dont 5 en insertion.

Cette conserverie entre complétement dans la dynamique portée par la collectivité autour de l’alimentation puisque les produits frais sont produits localement (Wambrechies) et sont issus de l’agriculture biologique. Cela renvoie à  d’autres projets que j’accompagne sur ce thème à  l’échelle de Lille Métropole tel que le projet de légumerie bio pour répondre aux besoins des collectivités de développer l’alimentation bio dans les cantines.

Tout cela donne de la cohérence territoriale avec des projets structurants à  l’échelle locale et communautaire. L’ancrage territorial se manifeste notamment par le fait que les salariés de la conserverie sont issus du territoire lillois et que la vente des produits est d’abord réalisée en direction des habitants de St Maurice, à  l’occasion d’un marché hebdomadaire dans les locaux du SCI.

Lille Sud Insertion, bientôt « régie de quartier »

La seconde délibération vise la labellisation de Lille Sud Insertion en Régie de Quartier. Cette action répond là  aussi à  la volonté portée par la Ville de créer de l’activité économique de proximité dans les quartiers et d’associer les habitants à  la vie de l’association.

Lille Sud Insertion salarie plus de 100 personnes du quartier de Lille Sud, ceci chaque année dans le cadre de chantiers d’insertion. Depuis 9 mois, soutenue par la ville, elle a engagé une démarche de labellisation  » Régie de Quartier « . Pour concrétiser cet objectif, Lille Sud Insertion a mis en place des temps de concertation associant les forces vives du quartier et les habitants sur différentes thématiques touchant :

  • la gestion urbaine de proximité,
  • les services aux commerçants,
  • et les services aux habitants.

J’ai pu apprécier l’implication des acteurs et des habitants lors des différentes rencontres, en tout cas pour celles auxquelles j’ai pu participer. A l’occasion de ce travail – vecteur de lien social et de redynamisation – se dessine aujourd’hui quelques orientations sur du développement d’activités ou de la création d’activités nouvelles répondant à  des besoins non satisfaits en particulier dans le domaine de la sensibilisation à  la propreté, la médiation de proximité, le petit bricolage pour les personnes âgées….

Même si ces activités ne seront pas toutes solvabilisées, elles côtoieront d’autres actions économiques en projet, comme le développement des services autour du vélo, ou la création d’un point de restauration bio (peut-être dans les locaux de Jardins des modes, en négociation avec LMCU actuellement). L’ensemble de ces points appartiennent à  un modèle économique spécifique et c’est aussi ce qui a motivé le soutien de la Ville au projet.

Les actions prioritaires du plan de développement

Comme j’ai pu le dire en introduction de mon propos, ces actions entrent dans la droite ligne du PLDESS. Un programme d’actions a été fixé avec les élus de la ville membres du Comité de Pilotage, à  savoir : Walid Hanna, Bernard Charles, Catherine Cullen, Marie Pierre Bresson, Lise Daleux, Evelyne Ledez et Hugo Vandamme. Voici quelques exemples des principales orientations :

> Nous voulons initier des réponses alternatives aux modes de garde existants pour la petite enfance afin d’augmenter le nombre de places et diversifier les réponses avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Une crèche coopérative et une  » mini crèche  » à  titre expérimental à  Lille Sud devraient voir le jour, en réponse à  la demande d’habitantes assistantes maternelles qui ne trouvent pas d’enfants à  garder.

> Nous voulons accompagner des acteurs du secteur culturel dans la mutualisation d’emplois et/ou de locaux. Ainsi, une redéfinition du modèle économique de l’Aéronef devrait aussi intégrer un projet de restauration d’insertion. De même, la création d’une plateforme de récupération de matériaux et textiles pouvant être mis à  disposition des structures et des acteurs de la culture mais aussi du réemploi.

> Nous tenons encore à  soutenir les projets de création d’entreprises dans les quartiers politique de la ville. Cela inclut la professionnalisation des auto–entrepreneurs afin de les amener vers d’autres formes de création d’entreprise. En outre, des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire se mobiliseront dans ces mêmes quartiers pour des activités de services et de commerce en pied d’immeubles, lié à  la rénovation urbaine, notamment autour de notre futur centre d’innovations socio-économiques à  la porte de Valenciennes.

> Nous allons aussi accompagner le partenariat avec nos villes jumelées autour de projets d’économie sociale et solidaire : régie de quartier à  Oujda, partenariat entrepreneurs de l’ESS à  Lille et entrepreneurs de Naplouse.

> Enfin, en terme de développement de l’emploi et des services, nous accompagnerons la mise en place de projets collectifs pour la future bourse du travail à Fives. Et surtout, nous veillerons à  soutenir l’emploi associatif, de même que nous travaillerons à  qualifier encore davantage les services d’intérêt général.

Voici rapidement la feuille de route que nous nous sommes assignés pour les prochaines années. Parce que collectivement, nous portons la conviction que le véritable enjeu pour lutter contre la crise réside dans le développement d’une économie de proximité, plus sociale et solidaire.