Créches à  Lille : où en est-on ?
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crèches, Lille

Le point fin 2011 sur l’offre, le financement et les actions qualitatives de l’accueil de la petite enfance à  Lille, Lomme, Hellemmes : intervention de Lise Daleux en conseil municipal le 16 octobre.

Mesdames, messieurs,

L’occasion m’est donnée ce soir de vous présenter un bref bilan d’étape sur l’accueil des jeunes enfants à  Lille.

Parce que l’accueil de la petite enfance est à  la fois un objet d’inquiétude pour les parents, et un pan essentiel des politiques sociales. Je mettrai d’abord l’accent sur l’évolution de l’offre à  Lille, et insisterai ensuite sur les bénéfices de notre politique de service public en la matière : à  travers l’accès aux crèches d’une part, et la qualité de l’accueil d’autre part.

Deux nouvelles structures à  Moulins et au Faubourg de Béthune

Le 16 septembre dernier, nous avons validé la construction de deux nouvelles structures d’accueil :

  • La première à  la Porte de Valenciennes.

Lors du dernier conseil municipal, Stanislas Dendievel avait rendu compte de ce regroupement original réunissant la MESS, l’auberge de jeunesse, et la crèche. Je n’y reviens pas.

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  • La seconde se situe au Faubourg de Béthune, boulevard de Metz. Vous pouvez voir sur ces images un jardin à  usage partagé, de même qu’un amphithéâtre prévu pour des manifestations festives avec les parents, et pour des activités de motricité.

Perché en toiture, vous pouvez découvrir un nid symbole fort pour cet équipement d’accueil des touts petits, au milieu des arbres.

Ces deux crèches sur mesure, dont la construction répond à  des normes environnementales précises, seront prêtes en 2013 et apporteront 140 places supplémentaires à  une offre actuelle de 1850 places, sur les 3 communes associées.

Aujourd’hui, le territoire compte un nombre significatif d’équipements portés par la ville de Lille dans le cadre du Contrat Enfance Jeunesse.

Pas moins de 41 structures sont situées au cœur des 3 communes. Elles s’inscrivent dans la vie des quartiers, en lien avec les acteurs éducatifs, culturels et sociaux.

évolution de l’offre à  Lille

Création 2008 – 2011 :

  • LILLE > 116 places
  • HELLEMMES > 60 places
  • LOMME > 40 places

Aujourd’hui : 1 850 places d ’accueil sur le territoire

Place par habitant :

  • 2009 > 1 place pour 164 habitants
  • 2011 > 1 place pour 122 habitants

Comme vous le voyez, depuis le début du mandat, 216 nouvelles places ont été créées. Cela équivaut en réalité à  256 places disponibles par le jeu des temps d’occupation en crèches et haltes-garderies, ces dernières étant dédiées à  des accueils ponctuels. Je précise que les structures municipales sont ouvertes de 7h00 le matin à  19h00. Cette forte amplitude horaire facilite la vie des parents et nous permet de renforcer l’offre d’accueil.

La ville tient donc ses engagements de créations de places. Cette offre nous permet de proposer aujourd’hui une place pour 122 habitants contre 1 pour 164 en 2009, alors même que notre population augmente, et que notre ville connaît un des plus fort de natalité des grandes villes françaises.

J’en viens maintenant au travail de dentelle mené par les services de la petite enfance, qui nous permet de répondre positivement à  plus de 40 % des nouvelles demandes.

Nous accueillons chaque année environ 530 nouveaux enfants au sein des structures municipales et associatives conventionnées. La ville anime un guichet centralisant l’essentiel des demandes pour assurer une meilleure lecture des places disponibles et garantir une égalité de traitement.

Les conditions d’accès

Par ailleurs, la Ville de Lille est à  l’écoute des situations d’urgence. Une commission de recours étudie systématiquement les demandes accompagnées par les travailleurs sociaux, pour proposer des temps de garde à  des familles en situation de fragilité sociale, ou confrontées à  un problème de santé, et qui n’ont donc pas anticipé un besoin de garde.

De même, des actions spécifiques sont organisées en lien avec des partenaires tels que les foyers « mère-enfants » et la fédération des centres d’insertion.

Dans le premier cas, il s’agit de donner des opportunités d’accueil sur des temps courts pour aider la mère comme l’enfant à  découvrir un nouvel univers, à  vivre la séparation, à  préparer son autonomie, en vue de la scolarisation pour l’enfant, et dans la perspective du départ du foyer pour la mère. Concrètement, quand une place se libère dans certaines haltes-garderie, elle est mobilisée pendant 48 heures au profit d’une famille en foyer mère-enfant.

Depuis 2011, nous menons aussi une action avec la Fédération des Centres d’Insertion et la Politique de la Ville pour répondre aux besoins des jeunes mères en situation de réinsertion. L’objectif est d’éviter que le besoin de garde des enfants soit un frein à  l’insertion. Des places d’accueil occasionnel sont proposées aux mères qui ont besoin de se rendre à  des entretiens de recrutement, ou à  des réunions d’information. Une solution d’accueil régulier est recherchée quand ces femmes peuvent bénéficier d’une formation, d’un CDD ou d’un CDI.

Au final, qui peut prétendre à  une place en crèche ? Eh bien tous les enfants dont les parents résident à  Lille et se trouvent en situation d’emploi, de recherche d’emploi ou de formation, ou encore en situation de fragilité comme je viens de l’évoquer.

Avec les critères exposés à  l’instant, l’accueil dans les crèches municipales engendre une mixité sociale très importante qu’il importe de préserver, car si on la néglige dés cette étape, on la compromet clairement pour la suite. On est ici au cœur de la problématique PEG dont l’objectif est un accès pour tous au développement et à  la connaissance.

Il suffit de constater la répartition des familles en fonction des revenus :

||Évaluation de la participation familiale|par tranche de revenus||
|Années|< 588€|589€ à  2000€|2001€ à  3000€|3001€ à  4579€|> 4579€|
|2008|11%|22%|38%|20%|9%|
|2009|14%|21%|32%|19%|14%|
|2010|24%|23%|16%|22%|15%|

Soit un coût annuel (hors déduction fiscale) pour une famille appartenant :

  • 1ére Tranche : 726 € / An
  • 3éme Tranche : 2 640 € à  3 960 € / An

Les parents paient une part en fonction de leur revenu, qui ne couvre évidemment pas l’ensemble des coûts. L’autre part est prise en charge par la ville et la CAF.

L’engagement financier de la ville

La participation financière globale de la ville s’éléve à 6 701 615 € pour les structures municipales et associatives. Vous pouvez en voir le détail et les répartitions sur les diapos suivantes.

Le secteur municipal représente un budget annuel de 7 880 000€ dont 90% affecté aux charges de personnel. La part ville est de 3 546 500€ soit 45% de part à  charge.

CRÈCHES ET HALTES GARDERIES MUNICIPALES

Budget global = 7 880 000 euros dont 90 % de charges de personnel

Après déduction des recettes…

  • 20 % – Participations familiales
  • 35 % – Caisse d ’Allocations Familiales (PSU-CEJ)

… le soutien de la ville s’élève à  3 546 500 euros,

  • soit 45 % du budget global
  • soit 7 620 euros par place et par an

Nous soutenons le secteur associatif dans l’exercice du service à  la petite enfance à  hauteur de 3 155 155 € dont 63 % de frais de structure.

CRÈCHES, HALTES GARDERIES ET PARENTALITE – SECTEUR ASSOCIATIF

3 155 115 € de subventions versées aux associations :

  • 63 % pour le fonctionnement des structures d ’accueil
  • 37 % pour qualifier l ’accueil des jeunes enfants

Comme vous le constatez, une part significative de notre financement vise à  promouvoir une qualité de service, à  hauteur de 37%.

Soigner la qualité et innover

Outre notre travail pour un accès aux crèches ouvert à  tous, notamment aux familles les plus démunies, nous multiplions les actions qualitatives. Ces activités d’éveil s’apparentent pleinement à  une ouverture culturelle et ont été développées dans le cadre des Contrats Enfance successifs.

  • Tout est mis en œuvre afin de permettre l’accès du plus grand nombre à  la psychomotricité, au conte, à  la musique… La psychomotricité permet à  l’enfant d’être bien dans son corps et dans ses gestes et lui donne ainsi une clé pour accéder à  l’ensemble des autres activités.
  • Les personnels sont formés afin de monter en qualification et d’accéder à  une mise à  jour des connaissances sans cesse en évolution sur le jeune enfant. Les équipes effectuent un travail de fond afin d’accompagner les familles sur un bout de chemin avant de passer le relais à nos collègues des actions éducatives et de l’Education Nationale.
  • Ces projets donnent une place à  la famille dans nos structures, pour qu’elles s’approprient cette première institution rencontrée dans leur vie de parents. Cela peut aussi les inciter à  être partie prenante de la vie de la structure et de celles qu’ils rencontreront ensuite. L’accueil de la jeune mère mineure, de la maman hébergée en foyer, de l’enfant porteur de handicap témoignent aussi de notre démarche un service public.
  • Enfin, depuis ce mois-ci, une nouvelle méthode de stimulation langagiére – « Parler bambin » – est appliquée par les professionnelles dans des structures volontaires. L’objectif est de favoriser le développement du langage avec la participation des parents. C’est aussi une réponse à  la pauvreté lexicale et syntaxique repérées chez les enfants quand ils entrent en maternelle, ceci étant souvent liée à  un manque de sollicitation individuelle langagière dans l’environnement familial.

Toutes ces actions qualitatives – hormis les ludothèques – sont aujourd’hui exclues des champs d’action du Contrat Enfance Jeunesse qui succède au contrat enfance depuis le 1er janvier 2010. Il est important de rappeler ici que la Ville fait le maximum pour maintenir notre démarche qualitative. Ce qui a représenté une somme de 170 000 euros en 2010, pour compenser le désengagement de l’Etat.

Cela démontre si c’ était encore nécessaire l’intérêt que la Ville porte aux tout petits lillois à  leurs parents, dans notre ville.