« Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n’en lisent qu’une page ». La citation est célèbre, elle a peut-être inspiré ceux qui défendent l’accès aux vacances pour tous.
Michel Ifri a présenté en conférence de presse le 27 juin dernier le dispositif « Tous en vacances » et ses nouveautés. Destiné à des familles à faibles revenus, il leur permet de bénéficier de séjours à des tarifs abordables. Le dispositif existant depuis 2007 s’affine et se diversifie. Des vacances alternatives seront proposées dès l’année prochaine, à la suite d’une étape préparatoire qui a déjà commencé.
Tous en vacances
Dans une tribune de Lille Magazine, Michel Ifri réaffirmait l’importance du droit aux vacances. Aujourd’hui plus de la moitié des lillois ne partent pas en congés, et pour beaucoup c’est d’abord une question de moyens. « Tous en vacances » est un soutien que la ville a créé en 2007 pour lutter contre cette inégalité.
La ville a ainsi adhéré à l’association nationale Les vacances solidaires qui collecte et centralise une offre de séjours pour des familles non imposables. Depuis mars 2011, la ville adhère aussi à Bourse Solidarité Vacances dans le cadre d’une convention passée avec l’ANCV, ceci pour étendre l’offre à d’autres familles, en fonction du quotient familial cette fois.
Sous conditions de ressources, des familles lilloises ont ainsi accès toute l’année à des séjours à la mer, à la montagne et à la campagne, avec par exemple des pensions complètes pour 4 personnes (2 adultes, 2 enfants) à 220 € la semaine, des locations pour 4 personnes à 110 € la semaine, ou avec des allers/retours en train à tarif très avantageux. Par ailleurs, une bourse d’aide au départ (note : 50€ /personne, aide plafonnée) vient d’être mise en place, car le coût du transport reste un frein important.
Les services municipaux demeurent les intermédiaires entre les organismes et les familles. Ils instruisent les dossiers. Depuis cette année, les forums vacances se sont tenus dans différents quartiers, afin de rapprocher l’information des familles concernées. En 2010, 135 familles ont pu partir, soit environ 500 parents et enfants. Sur les 80 familles ayant déjà réservé un séjour au 27 juin 2011, on comptait 40 familles monoparentales et 38 touchant le RSA.
Au delà de l’accès, la découverte
L’aide de la ville n’est pas une simple prestation sociale. Elle s’inscrit dans une volonté de lutte contre les exclusions, le renoncement aux vacances étant déjà un premier signe d’isolement.
D’une certaine manière, le voyage commence avec le forum vacances, ne serait-ce que dans les têtes. Pour des personnes qui ont trop peu l’occasion de quitter leur ville, le départ en vacances amène des rencontres, des questions, des hésitations comme des découvertes.
A l’instigation de Michel Ifri, la démarche tend à inclure de nouvelles approches avec :
> la création d’un réseau d’entraide entre les familles (astuces et informations rapportées des voyages, covoiturage, aide à la préparation…)
> la sensibilisation aux enjeux environnementaux et solidaires (transport, modes de consommation et développement de l’économie locale…)
> l’extension de l’offre vers des séjours plus insolites, en ferme ou gîtes. Un premier moment d’échange a été organisé avec dix familles intéressées et des membres du réseau « Accueil paysan« . L’objectif est de proposer ces séjours dès l’année prochaine à l’issue de projets construits en commun.
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Voir aussi :
> L’intervention de Michel Ifri lors du conseil municipal du 28 mars 2011.
> L’article de Nord Eclair « Là on va pouvoir se faire plaisir » (publié le 8 juillet 2011)