Intervention de Philippe Tostain sur le projet de modernisation de la centrale de production du Mont de Terre
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Monsieur le Premier Adjoint, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs,

Vous savez que l’intérêt et la difficulté des dossiers que je vous présente, c’est la pédagogie sur les sujets concernés, s’agissant de la maintenance des bâtiments et de l’énergie, et aussi la pédagogie sur les enjeux qui s’y attachent.

Le réseau de chaleur de Lille n’échappe pas à cette définition mais je vais renvoyer à un prochain Conseil Municipal une explication globale sur notre stratégie et notre schéma directeur de réseau, avec l’examen du compte rendu d’activité du concédant, Résonor. Je vous rappelle seulement que ce réseau chauffe l’équivalent de 30 000 logements, 15.000 à proprement parler, plus des bâtiments tertiaires, dont cet Hôtel de Ville, malgré ce que peuvent en penser mes collègues.

Si donc mon intervention d’aujourd’hui est brève, elle est nécessaire car notre délibération cadre la transformation de notre réseau en éco-réseau, à l’instar de 400 autres collectivités en France. Il s’agit en effet d’autoriser notre concessionnaire Résonor à étudier :

  • Premièrement, l’intégration de plus de 50% de biomasse – c’est-à-dire de bois naturel – dans le mix énergétique du réseau, d’où l’appellation d’éco-réseau.
  • Deuxièmement, son développement du réseau à Lille Sud et dans la ZAC de la Porte de Valenciennes.

Si ces actions permettront de diviser par deux les émissions de GES du réseau et d’en faire bénéficier notre grand projet urbain, c’est-à-dire des bâtiments au bilan énergétique déjà très bon, nous y mettrons quatre conditions :

  • Baisse de la facture des usagers, dont la majeure partie habitent des logements sociaux,
  • Promotion simultanée d’une politique de maîtrise de l’énergie auprès des clients,
  • Gestion et l’approvisionnement exemplaires de la ressource c’est-à-dire des forêts et du bois,
  • Maîtrise des émissions locales de pollution qui ne dégrade pas la qualité de l’air.

Ce dernier point tient particulièrement à cœur à notre municipalité, alors que la chaufferie du Mont de terre, grâce en particulier aux exigences des habitants, a atteint un niveau élevé de performance qui situe sa contribution entre 0 et 5 % des émissions du secteur, contre 75% pour le trafic routier et 20% pour les chaudières individuelles.

C’est-à-dire que si chaufferie n’existait pas et que des installations individuelles la remplaçaient, la qualité de l’air serait moins bonne. Avec Jean-Louis Frémaux et Marielle Rengot, nous avons récemment rendu compte de cette situation à la CISI de Résonor, la commission d’information, de suivi et d’innovation, en y présentant une étude du réseau ATMO.

Il nous appartient donc de veiller au respect de cette exigence de maintien de la qualité de l’air.

Il nous appartient également de porter ce dossier auprès de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie pour bénéficier du fonds chaleur de l’Etat pour notre projet.

Il nous appartient aussi de contribuer à la structuration de la filière biomasse voulue par le Conseil Régional.

Il nous appartient enfin mais c’est notre première exigence de calendrier de poursuivre la concertation et la pédagogie auprès des riverains.

La pédagogie -j’y reviens – la maîtrise locale de l’outil, ainsi que la vision globale et l’intérêt de l’ensemble du réseau – que j’évoquais d’abord – devront être partagés au-delà avec l’ensemble de nos concitoyens, et avec l’aide de notre concessionnaire. Il est souhaitable que notre réseau, devenant éco-réseau, sorte ainsi du bois.

Monsieur le Premier Adjoint, mes chers collègues, Mesdames et Messieurs, je vous remercie.

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Délibération n° 10/1003 – Délégation de service public chauffage urbain RESONOR – Développement du réseau sur Lille Sud et sur la ZAC de la porte de Valenciennes – Modernisation de la centrale de production du Mont de Terre avec introduction de biomasse.