11 mars, Fukushima – Loos : un Ginkgo pour sortir du nucléaire
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Par Elise Jeanne, candidate EELV aux législatives sur la 1ère circonscription du Nord.
Nous sommes ici réunis pour planter un Ginkgo Biloba, une des 1ères essences sur notre planète apparue il y a près de 300 millions d’années, juste après les fougères. Cet arbre à la durée de vie exceptionnelle est surtout connu pour son extrême résistance. Il résiste aussi bien à la pollution chimique qu’à la destruction nucléaire et fut l’une des rares espèces à avoir survécu à l’explosion de la bombe atomique à Hiroshima.

Jean-Luc Munro a rappelé pourquoi nous avions choisi ce site, à côté de l’usine PCL. Nous plantons cet arbre ici, à proximité d’un terrain pollué (pollution chimique et déchets radioactifs dans la lagune de Vernay), en symbole d’espoir.

 

à Loos, plantation de Ginkgo en présence de la Sénatrice Marie Christine Blandin

Ce n’est pas le seul Ginkgo qui est planté aujourd’hui dans la région : Villeneuve d’AscqCalaisLillersBethuneEscautpont…(retrouvez quelques photos ici) et nous venons d’en planter un à Lomme, juste en face, de l’autre côté de la Deûle, au bord de la voie ferrée où passent les convois de déchets nucléaires, au pied du “Pont supérieur”.

à Lomme, un autre Ginkgo est planté par Lise Daleux et Julien Dubois, candidats sur la 11ème circonscription du Nord

 


Ce train de déchets nucléaires illustre des choix politiques pris à une autre époque. Nous ne voulons pas de cet héritage, de ces déchets radioactifs extrêmement dangereux que nous ne savons pas stocker.Pour mémoire, en Allemagne le site de stockage d’Asse a connu en 2010 des infiltrations d’eau qui risquaient de contaminer la nappe phréatique. Ce sont 126 000 barils emmagasinés depuis trente ans qui doivent être ramenés à la surface et stockés ailleurs, pour un coût exorbitant, au moins 2 milliards d’euros… aux frais du contribuable. L’accumulation de déchets nucléaires engage l’avenir pour des siècles.

Malgré Tchernobyl et Fukushima, les politiques au pouvoir persistent dans leur aveuglement vis-à-vis du nucléaire et des autres risques de pollution, alors même que les mythes s’effondrent : mythe du risque 0, de l’indépendance énergétique, du nucléaire bon marché. Nous souhaitons mettre l’enjeu environnemental au cœur du débat politique car il impacte notre quotidien à tous. Il impacte notre santé et notre qualité de vie.

Ici le risque principal est celui de la pollution du sol. Il y a potentiellement un risque de pollution des nappes phréatiques par des métaux lourds. Le risque est que cette pollution se diffuse.

Cela nous inquiète. Nous ne voulons pas que la population qui vit près de ce site en subisse les conséquences. La santé et la sécurité sanitaire des habitants en dépendent. Par ailleurs des jardins ouvriers sont cultivés juste à côté d’ici. Nous en appelons donc à la responsabilité de l’Etat et des élus locaux. Nous demandons au Préfet de Région et au maire de Loos d’être responsables vis-à-vis de ce devoir de mémoire, nous leur demandons de surveiller de près la pollution des sols et de s’assurer que le sol des jardins ouvriers n’est pas pollué.

Tout comme le nucléaire sûr n’existe pas, on ne peut pas être assuré que les pollutions de ce site à Loos ne contamineront jamais les alentours.

Les scientifiques savent évaluer les risques. Mais les conditions pour que les évaluations restent valables, c’est qu’on ne les oublie pas et qu’on continue à contrôler l’état du stockage des déchets, à surveiller leur diffusion.

Nous revendiquons un droit à l’information, à la transparence. Il en va de la bonne vie de notre démocratie. Se souvenir et contrôler est nécessaire pour que les générations futures ne soient pas laissées dans l’ignorance et qu’elles en fassent les frais.

Il y a 1 an se produisait la catastrophe nucléaire de Fukushima. Cela n’a pas pour autant changé en France la réflexion sur les politiques énergétiques. Il n’y a pas eu de débat démocratique, pas de remise en question de la part du gouvernement sur l’engagement dans le nucléaire et sur nos consommations énergétiques électriques.

Encore aujourd’hui, trop de responsables politiques de gauche comme de droite refusent de voir la réalité en face.

Nous, écologistes, nous n’oublions pas. Quand on voit que le nombre de maladies chroniques liées à la dégradation de notre environnement explose, que les riverains de La Hague ont 30% de plus de malchance de développer une leucémie que le reste de la population, alors nous disons : il est temps d’agir !

Avec EELV, nous sommes la force politique d’action pour sortir du nucléaire et pour prévenir les risques sanitaires. Des solutions crédibles existent.

Nous savons maintenant que la sortie du nucléaire ne nous coûtera pas plus cher que son maintien : son coût est évalué à 410 Mds E contre 470 Mds pour le renouvellement du parc. La Cour des comptes a d’ailleurs récemment insisté sur l’importance des surcoûts liés à la maintenance du parc nucléaire, avec au moins 55 milliards d’euros d’investissements nécessaires entre 2011 et 2025. Le plus inquiétant, c’est que malgré une augmentation des coûts pour améliorer la sûreté, le risque zéro ne disparaît pas pour autant. Le nucléaire est la seule technologie dont le coût augmente dans le temps. Ne gaspillons pas des milliards et notre temps pour remplacer le parc nucléaire vieillissant.

Nous pensons aussi que la prévention est l’avenir de notre santé.

Nous proposons :

- D’organiser la sortie du nucléaire sur 20 ans, en commençant par l’arrêt des centrales les plus anciennes, Fessenheim et Bugey, l’arrêt progressif mais définitive des 58 réacteurs français, l’arrêt immédiat des projets en cours : EPR de Flamanville et de Penly, Astrid.

- De faire de la France un leader des énergies renouvelables en produisant 40% de notre énergie par des sources renouvelables dès 2020

- Et oui nous créerons les emplois de demain : la transition énergétique permettrait de créer plus de 500 000 emplois qualifiés et non délocalisables d’ici 2020, dans les énergies renouvelables et la rénovation du bâti (aujourd’hui, le secteur nucléaire représente 410 000 emplois), nous proposons la création d’une filière de démantèlement des installations. En Allemagne, les énergies renouvelables électriques créent six fois plus d’emploi que le nucléaire français, par unité d’énergie produite.

- Nous proposons un plan d’urgence contre le gaspillage énergétique, avec la rénovation d’1 million de logements chaque année ; cette rénovation réduirait d’autant les factures

- La mise en place d’une tarification progressive de l’électricité et du gaz pour aider les plus modestes tout en pénalisant le gaspillage.

Conclusion :

Malgré la pollution du sol, nous espérons que ce Ginkgo prendra racine. Nous espérons qu’il ne deviendra pas toxique à cause de la pollution, comme l’imaginait le réalisateur japonais Miyazaki dans son film d’animation Le Chateau dans le ciel.

Par Elise Jeanne, candidate EELV aux législatives sur la 1ère circonscription du Nord. Nous sommes ici réunis pour planter un Ginkgo Biloba, une des 1ères essences sur notre planète apparue il y a près de 300 millions d’années, juste après les fougères. Cet arbre à la durée de vie exceptionnelle est surtout connu pour son extrême résistance.