Roms : Manque d’humanité
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En mars 2009, dans ce magazine, nous déplorions le manque de réaction des communes de la métropole pour l’accueil de familles Roms. Seules 3 communes avaient offert leur hospitalité pour créer des hébergements avec le soutien de l’état : Faches Thumesnil, Lille et Halluin. Depuis, Roubaix, Tourcoing et Ronchin ont répondu à  l’appel. Et c’est tout…

Or, l’Etat profite de l’inertie des communes pour se désengager de sa compétence du logement d’urgence. En attendant, les expulsions de Roms se multiplient, avec un fort retentissement médiatique. Non pas que la population Rom ait changé ou cru. Au contraire, le préfet estime aujourd’hui à  900 personnes la population Rom dans le Nord (contre 1 300 en mai), et 400 sur la métropole.

Alors à  quoi riment ces méthodes répressives : fausses solutions à  de faux problèmes ? La recette est bien connue. évitons de parler des vraies questions qui fâchent, et reportons l’attention sur des victimes déguisées en menace potentielle. Les stéréotypes et la peur entretenue feront le reste : renforcer notre indifférence au sort d’autrui.

Heureusement, cela ne fonctionne pas toujours. Comme à  Calais envers les migrants, des citoyens solidaires viennent en aide aux Roms. Des Roms encore plus démunis après leur expulsion, dépossédés du peu qu’ils avaient, parfois même de leurs souliers !

Pourquoi alors, sur les 85 villes de notre métropole, l’immense majorité a choisi de ne rien faire ? Par peur de froisser les électeurs ? Quelle faiblesse ! Car aider 400 personnes en grande détresse, du simple fait de leur origine, dans une métropole d’un million d’habitants n’est pas un problème. Il suffit que chaque ville accueille une à  deux familles.

Ce n’est même pas un défi. C’est juste une question d’humanité.

Vinciane Faber

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Tribune publiée dans Lille Magazine N° 68 – Septembre 2010