Les multiples bienfaits des toitures végétalisées
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Vous êtes propriétaire et vous souhaitez végétaliser une toiture ? Retrouver ici le guide des aides de la ville (voir notamment page 5)

Pour de plus amples renseignements, contactez le service Habitat de la mairie de Lille : 03.20.49.50.93 – primes-habitatat]mairie-lille.fr

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Cyrille Pradal a tenu le 25 juin dernier une conférence de presse avec Jean Bernard Wasselin, gérant de l’entreprise [Un Jardin sur le toit, engagée dans une démarche écologique, et créée grâce à  un club Cigales.

Et parce qu’une illustration vaut mieux qu’un beau discours, la rencontre s’est faite devant une réalisation de Mr Wasselin (toiture et façade végétalisées, bassin biologique), pour souligner les atouts de la démarche.

Un état des lieux très parlant

On devrait parvenir en France d’ici la fin de l’année à  1 million de m2 de toitures végétalisées. Impressionnant ?

Bien peu en réalité, puisqu’on estime que 22 millions de m2 de surfaces seraient végétalisables aujourd’hui. A titre de comparaison, 13 millions de m2 de toitures sont végétalisées en Allemagne. La France accuse donc un retard certain…

Lille est la première ville en France à  mettre en œuvre une aide à la végétalisation (prime voté le 29 mars 2010). Elle a de plus la particularité de s’adresser notamment aux particuliers. C’est une réelle innovation qui doit favoriser la multiplication de petites surfaces (plutôt qu’une vaste toiture d’entreprise).

Quel est le contexte à  Lille ?

La superficie d’espace Verts est limitée à Lille (350 ha), cela équivaut à  15 M2 par habitant.

Outre le développement au sol prévu, il est donc fort utile d’envisager à  Lille les verticalités (avec l’opération « Verdissons nos murs »), et les toitures. La végétalisation des toitures plates à Lille permettrait de multiplier par 3 les surfaces naturelles !

3 axes guident la ville dans la promotion de cette technique :

  • l’incitation avec la mise en place de la prime
  • l’intégration de toitures végétalisées dans les projets de construction de la ville
  • la recherche de la biodiversité

Ainsi, de nouvelles constructions sont concernées à Fives, à St Maurice, à  Lille Sud (le centre social Lazare Garreau comptera même une toiture jardin)

Par ailleurs la ville travaille avec le conservatoire botanique de Bailleul pour trouver des espèces résistantes, et ne pas se limiter au sédum couramment utilisé. L’objectif est aussi de favoriser la biodiversité, ce qui au départ ne va pas de soi, au regard des orientations générales.

Les atouts des toitures végétalisées sont multiples

>> La durée de vie de la toiture végétalisée, grâce à cet type d’étanchéité, est multipliée par 2 voire 3 !

>> L’isolation thermique induit un confort d’été et des économies de chauffage, donc d’énergie

>> La multiplication des surfaces naturelles engendre du bien-être, par la baisse des températures en été (fameux exemple à  Chicago), le plaisir visuel, la captation des poussières…

>> Les surfaces végétalisées concourent grandement à  la gestion des eaux pluviales. La pluie régulière constitue d’ailleurs à  Lille un avantage considérable pour le choix des espèces et l’entretien.

>> La biodiversité est favorisée pourvu que la végétalisation soit pensée en ce sens.

Jean-Bernard Wasselin, rappelle que cette technique souvent présentée comme une innovation est en réalité une technique bien ancienne. Aujourd’hui, c’est la seule technique à  répondre à 8 recommandation des 14 cibles HQE. La principale complexité réside dans les réhabilitations (le substrat varie selon la capacité de résistance de l’édifice).

Le coût est de 80 à  150 € le m2, c’est à  dire inférieur à celui d’une toiture classique.

Technique de bâtiment ou d’apparat ?

La végétalisation des toitures est au croisement de plusieurs métiers:

  • étancheurs, puisque c’est une technique de bâtiment
  • jardiniers, puisque la partie supérieure est une surface naturelle végétale

Or 98% des toitures végétalisées sont réalisées par des étancheurs ignorants en terme de botanique d’où le recours facile au sédum, aux mono-espèces.

 

Il n’existe en France que 3 jardiniers des toits (dont Un jardin sur le toit), qui combinent donc une double compétence. Les choix de culture varieront selon les possibilités d’entretien (pour le jardinier) et la capacité de résistance du toit. Le bel exemple présenté par Jean-Bernard Wasselin compte une grande variété d’espèces, d’herbes potagères aux orties, des plantes grasses à la pomme de terre ! … ceci dans le cadre d’une gestion écologique et assez libre (le jardin sur le toit vit par lui même).

Alors que subsistent encore quelques freins (manque de pépiniéristes, flou juridique…), il y a des signes ne trompent pas : un entrepreneur allemand a récemment garanti 50 ans ses toitures ! Autant dire que la technique a de beaux jours devant elle.

Des démarches comme celle de la ville, portée par Cyrille Pradal, doivent donc maintenant encourager le développement de la végétalisation des toitures en favorisant une approche qualitative et écologique.